Voici quelques exemples (parmi tant d'autres) qui on parfaitement réussit et qui montre à quel point il serait utile de repenser notre tourisme actuel :
Toutes ces histoires, ces exemples de réussites proviennent de ce document. Cliquez pour en connaitre d'autres...
Inde: Tourisme éco/bio dans l’Himalaya
Kanda, un habitat dispersé d’une trentaine de villages, est perché à 1500 – 1900m
d’altitude dans la province d’Uttranchal, en Inde du Nord. La zone est cernée de
magnifiques montagnes et de champs en terrasses et les visiteurs du monde entier
apprécient son air pur et son environnement sain. Kanda, et ses hameaux
environnants, sont confrontés à des enjeux similaires à ceux d’autres communautés
montagnardes des contreforts de l’Himalaya: à commencer par le chômage élevé, la
pauvreté, l’accès limité à l‘éducation de qualité, à la santé, les problèmes d’hygiène
du milieu, la baisse de la productivité agricole et la dégradation de l’environnement,
autant de facteurs qui sont aggravés par la croissance démographique.
En 1981, la “Rural Organization for Social Elevation” (ROSE) a été créée par les
résidents locaux, préoccupés du sort des pauvres de la zone de Kanda, et a mis en
oeuvre toute une série de projets de lutte contre la pauvreté, dont un sur
l’écotourisme. Depuis 1988, des touristes de diverses nationalités sont venus
séjourner au centre touristique du village de Sonargaon. Durant leur séjour qui peut
durer de quelques jours à plusieurs mois, les visiteurs observent et participent à la 7
vie de la collectivité. Ils sont encouragés à faire fond de leurs capacités personnelles
pour contribuer à la vie communautaire et revêtir le rôle de touriste “bio”. L’objectif du
projet est de montrer aux écotouristes la zone et la culture des habitants, en offrant
en échange des services à la communauté d’accueil, par exemple, leur enseigner
l’anglais, les aider aux projets de construction ou de reboisement, etc.
Pakistan: Projet Karimabad et Baltit
Le Fonds de l’Aga Khan pour la Culture a restauré le célèbre monument historique
du Fort Baltit (700 ans), sur les versants en terrasses de Hunza, dans le nord du
Pakistan. Le but principal du projet est de préserver ce cadre de la détérioration
naturelle et de l’impact inévitable des changements récents, comme l’urbanisation
qui a commencé à menacer l’intégrité du bâti. Le Fort a été converti en musée et en
centre culturel. Par ailleurs, le projet encourage les petites entreprises culturellement
et écologiquement compatibles: elles offrent aux visiteurs des souvenirs, des
couvertures en laine et des tapis tissés à la main et teints avec des teintures
végétales. Ces activités jouent un rôle essentiel pour stimuler l’esprit communautaire
traditionnel et restituer l’orgueil des habitants pour leur patrimoine. Un projet
autonome de gestion des déchets a été mis en place pour l’élimination sans risque
des déchets humains et des ordures. Chaque année, le projet attire désormais plus
de 20 000 visiteurs, dont la moitié de l’étranger. L’accès au Fort est limité aux piétons
et seuls 25 visiteurs à la fois sont autorisés. Pour réduire la pression sur
l’environnement, le Fort est fermé durant les 4-5 mois d’hiver.
Inde (Ladakh): Écotourisme communautaire dans le Parc National de Hemis
Des liens solides entre les moyens d’existence et la culture locale, ainsi que le
développement de toute une gamme de produits du tourisme, aident à réduire la
pauvreté, à améliorer les moyens d’existence et à atténuer leur caractère saisonnier.
C’est ce que fait le programme “Himalayan Homestay”, lancé en 2001, dans le Parc
national de Hemis, dans le cadre d’un partenariat entre Snow Leopard Conservancy,
The Mountain Institute, et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la
science et la culture (UNESCO). Le Parc Hemis est une aire protégée de haute
altitude située dans la partie orientale du désert de Ladakh créé en 1981 pour la
conservation et la protection de sa flore et de sa faune exceptionnelles, et
notamment du léopard des neiges (uncia uncia) menacé d’extinction. Le but de ce
programme d’écotourisme est de donner aux communautés locales les moyens
d’agir pour tirer parti directement d’un écosystème comprenant le léopard des
neiges, en s’appuyant sur les activités rémunératrices existantes. Une formation et
un appui ont été fournis aux coopératives de villageoises de Ladakh pour offrir aux
touristes étrangers un hébergement traditionnel chez l’habitant et gérer un petit
restaurant durant la saison touristique. L’accent est mis sur les pratiques respectant
l’environnement, notamment la gestion des déchets, l’utilisation de gaz naturel et de
kérosène pour la cuisine (au lieu des maigres ressources en bois de feu ou en fumier
de yak) et la vente d’eau potable filtrée pour réduire l’utilisation de bouteilles d’eau
minérale en plastique. Des fourneaux et des chauffe-eau solaires ont été offerts dans
le cadre d’un prêt subventionné, contribuant à la gestion hygiénique, écologiquement
viable, et durable de ces installations. Ils seront remboursés à hauteur d’environ 50%
du coût, qui ira à un fonds destiné à apporter des améliorations dans la
communauté. En outre, les hommes comme les femmes sont formés pour servir de
guides, offrant aux visiteurs de brèves excursions ou des randonnées d’une journée
à la recherche de plantes, d’oiseaux ou autres animaux. Les agents de voyages
locaux ont commencé à prendre part au programme. Pour les visiteurs, ces activités
d’écotourisme offrent une expérience authentique et différente dans la plus haute
chaîne de montagnes de la planète. Pour les villageois, ces activités aident à
conserver le patrimoine naturel et les valeurs culturelles locales tout en améliorant
leurs conditions d’existence; avec pour résultat que les communautés sont
désireuses et capables de protéger leur fragile écosystème d’altitude, et les léopards
des neiges qui y ont élu domicile
Ouganda: Le “Buhoma Village Walk”
Le Parc national impénétrable de Bwindi dans le sud-ouest de l’Ouganda abrite près
de la moitié de la population de gorilles de montagnes du monde et 12 autres
espèces d’animaux menacées. Pour protéger la riche biodiversité des forêts de
montagne, le gouvernement ougandais l’a déclaré Parc national en 1991. Toutefois,
cette décision a interdit à la population locale de ramasser les produits de la forêt,
menaçant ainsi les communautés qui dépendent des ressources forestières du parc
pour vivre. Quarante pour cent de la population vivant aux abords du parc n’ont pas
suffisamment de terres pour satisfaire leurs besoins fondamentaux et 16 pour cent
de la population est sans terres. Ils dépendent de la forêt pour le tissage, les plantes
médicinales, la chasse, la collecte du miel, la cueillette de fruits et les poteaux de
construction. L’inaccessibilité du parc pour tous ceux qui habitent aux alentours a
alimenté les conflits entre les communautés et la direction du Parc. Un projet de la
FAO, lancé en 2001, a permis la création de 300 petites entreprises basées sur les
ressources naturelles autour du parc, gérées par les membres de la communauté de
façon autonome. Parmi les activités figurent la production vivrière et les excursions
touristiques. Le “Buhoma Village Walk”, par exemple, est une excursion proposée
essentiellement aux touristes visitant le Parc Impénétrable de Bwindi pour observer
les gorilles. Cette initiative vient s’ajouter à toute une palette d’activités touristiques
proposée dans la région, tout en offrant aux membres de la communauté locale une
autre source de revenus directement liée à la conservation
(Copie intégrale du texte)
ftp://ftp.fao.org/paia/mnts/case/case_studies_fr.pdf